mercredi 15 décembre 2010

Bonjour tout le monde,

Et voilà, déjà de retour pour poster mon dernier travail pour mes cours de graphisme.
Cette fois il s'agit d'une analyse d'oeuvre sur l'histoire du graffiti et sur le graffeur mondialement connu et considéré comme le "Godfather" du graffiti: "Seen".

Au risque que cela fasse un peu pâté, pour ce devoir c'est donc principalement de la lecture qui vous attends si vous en avez le courage.

Je vais l'envoyer demain, donc je n'ai pas encore de note, mais pour tout ceux que cela pourrait intéresser, il vous suffit de me demander d'ici environ 2 semaines et je pourrais vous le dire.

Bonne lecture.

Image utilisée pour l'analyse d'oeuvre




Histoire du graffiti


Le « graffiti modern » est un art relativement récent, apparu à New-York pour la première fois dans les années 1970.
Ce courant s’inspire du concept des graffitis antiques qui étaient destinés à laisser des traces qu’elles soient d’ordre historique, politique, personnel, poétique, érotique, pornographique, etc.
Si le concept à depuis toujours été de laisser une trace de son passage sur Terre, de son existence et de sa vie, il a aussi été un moyen d’expression utilisé depuis le néolithique (par ex. les grottes de Lascaux) pour transmettre des informations, ou plus simplement dans une démarche artistique.
Au travers toute l’histoire et en divers lieux on peut en trouver ; un des sites les mieux conserver étant celui de Pompeï.

Mais c’est le graffiti dit moderne qui nous intéresse ici, c’est pourquoi je vais plutôt m’étendre sur cette partie, qui à mon avis est très représentatif d’une culture moderne (la culture hip-hop) qui elle-même est représentative d’une frange de l’humanité d’aujourd’hui.
Cette technique s’est énormément développée et son évolution artistique a été toujours plus poussée en avant, passant d’une vision dite « old school » à une vision dite « new school » à partir des années 2000.
Etant moi-même issu de cette culture (qui ne représentait à peine une sub-culture à la fin des années 1970 et au début des années 1980, pour ensuite amorcer son acsenssion fulgurante en Europe à partir des années 1990), c’est donc le graffiti moderne qui provoque le plus d’écho en moi et le courant artistique qui me captive le plus, provoquant en moi le plus d’émotions et avec laquelle j’ai le plus d’affinité et d’admiration. Bien que cette technique, comme tant d’autres, à largement été inspirée par les autres courants artistiques et les autres techniques.

C’est d’ailleurs ce qui me plait le plus, à savoir que contrairement à l’impressionnisme par exemple, qui est d’une certaine manière figé, le graffiti lui, ne l’est jamais, au contraire même, il est en perpétuel évolution et se renouvel constamment.
Nous n’avons donc pas à faire face à quelque chose de démodé ou dont les codes sont tous déterminé de manière définitive, mais à quelque chose de vivant, de dynamique, qui ne cesse de se métamorphoser et de se renouveller, allant même jusqu’à transgresser les règles déjà établies pour en inventer d’autres et qui donc, à première vue, ne connait aucune limite.

J’ai d’ailleurs tendance à penser que ce qui en fait sa force et son impact, est de ne pas se cantonner uniquement à sa vision mais de diversifier son approche dans l’application et l’intégration de multiples courants et techniques artistiques autres.

Le graffiti est donc la continuité, le prolongement du « tag ».
C’est donc dans un souci d’esthétisme, de formes, de couleurs, de style, de typographie que le graffiti émerge petit à petit du tag.

Il y a bien sûr eu énormément d’acteur dans ce courant artistique et pour n’en citer que quelqu’un on pourrait parler de Keith Harring, Jean-Michel Basquiat, Banksy, Lady Pink, etc., tous autant connus et reconnus les uns que les autres.
Il y a aussi tout ces artistes anonymes qui refuseront de faire parler d’eux ou dont on entendra peut-être parler un jour ou pas, qui ont également participé à l’aventure et contribué à l’essore de cette technique et qui, même si ils resteront noyé dans la masse, l’auront supporté et certainement tout autant populariser, permis d’évoluer et d’accroitre sa notoriété, de par leurs touches et apports personnelles.

Mais si il en est d’un nom que je n’ai jamais pu oublier après avoir vu son travail et qui, dans l’histoire du graffiti a été élevé au niveau du « godfather » du graffiti, c’est bien l’artiste « Seen », de son vrai  nom « Richard Mirando ».

Seen est né dans le Bronx, il a toujours eu un don pour les arts plastiques, considéré à 11 ans déjà, comme un jeune prodige.
A 13 ans, il réalisera des peintures décoratives pour le compte de son oncle, alors patron d’un garage de voiture et personnalisera ainsi ses premiers véhicules.
C’est en 1973, lors d’un samedi après-midi, qu’il réalisera sa première pièce sur un métro, dans une des gares de dépôt se trouvant derrière le garage de son oncle. Ce qui devait n’être qu’une première tentative le fit aussitôt passer de statut de spectateur à celui d’acteur, tant le succès de sa pièce fut immédiat et approuvé à l’unanimité. C’est alors qu’il s’essayait pour la première fois à cette toute nouvelle et jeune discipline que lui vint l’idée de son blaze (nom d’artiste) aimant bien l’enchainement du double « E » et la signification du mot. Comme celui-ci le dira plut tard, le graffiti sur les rames de métro aura été pour lui « le moyen d’être vu par tous et par le plus grand nombre ». Le métro restera longtemps pour lui son support privilégié.
Son style et sa créativité feront de lui le leader du mouvement graffiti des années 1980.

Seen sera dès lors considéré comme le meilleur dans sa discipline et reconnu de tous.
Il prendra place, en 1981 aux côté de grands artistes tels qu’Andy Warhol, Keith Harring et Basquiat à la mythique exposition « New-York, New Wave » se déroulant au PS1, à New-York justement.

Aujourd’hui le travail de Seen est exposé dans plusieurs musées à travers le monde et ses œuvres sur toile le place au premier plan du mouvement « Graffiti Art ». Seen continu d’exposer seul ou avec d’autres artistes tel que Banksy ou Obey Giant.

En 2009, la galerie Seen est lancée à Paris.
Il reste donc aujourd’hui la référence et le fer de lance du mouvement graffiti.


Analyse de l’oeuvre

Pour l’œuvre que j’analyse ici, je dois avant tout préciser qu’il s’agit d’une toile réalisé entre 2007 et 2009 et donc qui possède un panel de techniques plus récentes. En effet, pour ce travail, l’artiste commence à intégrer des concepts de perspective qu’il n’utilisait pas forcément de par le passé.
Dans une interview donné en 2007, Seen met en évidence le faite qu’aujourd’hui il s’intéresse particulièrement à l’intégration de 3D dans ses travaux.
On en voit ici un petit aperçu avec cette double perspective, lettrage (premier plan) et fond (arrière plan).

L’artiste est indéniablement influencé par ses débuts et les années « Wild Style » (1980).
Le fond qu’il a créé pour cette œuvre, bariolé et très street, rappel sensiblement un mur sur-tagué, propre à toute les zones urbaine dense, mais dans le cas présent à New-York, dans le Bronx et fait penser aux couloirs d’entretien d’accès au métro, support cher à son cœur.
Aux Etats-Unis, il est très courant de « toyer » (masquer ou barrer un tag par un autre) par manque de place et de recouvrir d’ancien tag et de graffiti par d’autre plus récent.
On retrouve donc cet esprit street, très cher à Seen.

L’artiste travail toujours avec énormément de couleurs, certainement dû à la période dont il est issu et où il a fait ses première armes. Inutile de rappeler qu’à l’époque la mode était aux couleurs vives et pétantes, c’est donc tout naturellement les couleurs qu’on retrouve dans les travaux de l’artiste avec toutefois des nuances plus moderne.


Lecture du graffiti

Pour commencer, le « S » est très significatif de l’artiste, en quelque sorte il s’agit de sa touche personnelle, sa marque de fabrication.
Le lettrage (la typographie) est « fat » (épais) mais fluide, tout en conservant un coté dynamique. Le mariage des courbes arrondies, des angles droits et des droites créent un aspect visuel tonique, mélangeant ainsi le style « old school » et le style « new school ».
On retrouve les flèches à l’extérieur du « S » et du « N » afin de donner du relief.
Les empâtements sont distordu, exagéré ou caché mais bien là ; cela permet de donner plus de valeurs aux lettres et d’attirer le regard.
Parsemés à divers endroit plus où moins stratégique, les petites étoiles de reflet donne une impression d’arrêtes effilées et d’éclat.
En ce qui concerne les trois premières lettres et un peu la dernière (la deuxième barre du « N »), on peut constater un effet légèrement italique, ce qui rajoute un effet de mouvement rendant le lettrage moins statique et participant ainsi à la fluidité de la composition.

Le choix des couleurs du lettrage prédominant se trouvant au premier plan a été orienté vers des couleurs dans les tons bleu afin de détacher le blaze de l’artiste de l’arrière-plan qui se situe plus dans des couleurs chaudes (telles que le jaune, le rouge et une nuance de noir). Peut-être aussi pour le dynamisme lié au bleu dans l’analyse des couleurs ou tout simplement par choix subjectif propre à l’artiste.
La couleur prédominante des lettres est donc le bleu, avec une touche de turquoise et de violet.
Le rouge a été rajouté sur les zones impliquant un relief et pour faire ressortir l’aspect général du lettrage.
Afin de donner une impression de valeur pour les ombres et contrairement à certaines fois ou l’artiste brosse tout simplement les lignes de contour noir des lettres, pour cette composition, Seen à choisi des techniques impliquant des hachures et des petites zones de remplissage fragmentés.
Au même titre, les zones rouges sont également fragmentées afin de donner un aspect plus léger et pour ne pas faire pâté. Pour toutes les taches rouges l’artiste à choisi de faire des contours fins en bleu, ce qui renforce ainsi l’impact.
Pour finir, on peut également remarquer, comme à son habitude que les contours des lettres sont constitué de traits noirs fins dans le but, encore une fois, de faire ressortir les lettres. L’ajout de contours fins de couleur noir (à l’aide de buses dites « Skinny ») et presque toujours présent dans les travaux de l’artiste.


Arrière-plan

L’arrière-plan est constitué d’un enchevêtrement de tags de plusieurs couleurs, presque exclusivement des blazes de l’artiste : « Seen ».
Les seules inscriptions qui ne sont pas au nom de l’artiste sont les mentions « NYC 1985 » (pour rappel, dans l’esprit des premiers tags qui indiquaient le nom et la ville ou le quartier).
L’inscription « 0720 » pourrait donc certainement être un numéro de métro et « Seen City » le nom du site internet de l’artiste, mais également le nom de l’exposition qu’il a fait à Paris en 2007. D’ailleurs je pense que la toile à été spécialement faite pour cette occasion.
L’autocollant « 123 » doit être un label à Seen, je n’ai pas poussé la recherche plus loin.

Au final, tout les tags se mélangent, donnant une impression de saturation, sauf le lettrage blanc de type stencil se trouvant en bas à droite de l’œuvre, plus où moins en-dessous du deuxième « E ».

L’œuvre dans son ensemble joue sur le principe de graffiti, façon « Bloc letters » (c’est-à-dire en gros caractère regroupé tous ensemble), posé sur un mur à caractère urbain New-Yorkais déjà tagué, qui crée ainsi une vision 3D, un peu en trompe l’œil car constitué de deux plans.

De par les couleurs employés le lettrage se distingue et se différencie immédiatement  de l’arrière-plan et cela sans difficulté, permettant ainsi au spectateur une (plus où moins) rapide lecture de l’œuvre.
L’arrière-plan est dans des couleurs chaudes, tandis que le premier plan est dans des couleurs plutôt froides, en dehors du rouge et des petites touches de violet utilisés pour le relief du lettrage.


Lexique :

Blaze :            Terme argotique pour désigner un pseudonyme.

Block letters :            A la base destiné à l’imprimerie qui utilisait des blocs de lettres en             fonte pour imprimer les journaux, ce terme désigne dans l’univers du             graffiti un « flop », lettrage en gros caractère se situant entre le tag et            le graffiti.

Fat :        Buse de bombe de peinture en aérosol utilisé en graffiti pour faire de gros traits ou utilisé également pour le remplissage.
                                      
Flop :            Un graffiti aux formes arrondies.

Graffiti :        Inscription ou dessin sur une surface telle que les murs, les sols, les arbres, etc.       

Skinny :        Buse de bombe de peinture en aérosol utilisé en graffiti pour faire de petits traits et pour les détails et contours.

Tag :            Signature stylisée représentant le blaze du writer ou tagueur.

Toyer :        Signifie recouvrir un autre graffiti ou tag par de nouveaux ou en barrant tout simplement un tag. Les différences culturelles entre les Etats-Unis et l’Europe n’en font pas la même signification. En effet, aux States, on toye beaucoup par manque de place et très souvent il n’y a pas de connotation négative, tandis qu’en Europe, cela signifie souvent des rivalités entre tagueurs ou voir même une menace de mort.

Writer :            Même signification que tagueur en français mais en anglais.



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Analyse d’œuvre par Romain Sampietro
Design & formation
Décembre 2010
Courant artistique choisi : graffiti
Artiste choisi : Seen  


Et voilà donc la bête. J'espère que vous avez pris plaisir à lire mon analyse d'oeuvre et que vous aurez appris quelque chose.

N'hésitez pas à poste vos commentaires et au passage de noter mes devoirs.

Je reviens bientôt pour vous poser le prochain devoir, juste le temps de le faire.

Portez vous bien et passez de bonnes fêtes de Noël et un inoubliable 31 décembre.
"Joyeux Noël tout le monde" !!! 

Da Fresh Boy 

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